[Présentation de l'oeuvre]  [Description bibliographique]  [Liens et références générales]
Incipit du manuscrit De finibus bonorum & malorum de Cicéron, du dernier quart du XVe s. au verso de la page de droite avec une lettrine N enluminée et décorée de motifs géométriques. Sur le verso du folio de gauche se trouve l’ex-libris d’Ercole Silva, collectionneur et bibliophile italien.
Lettrine enluminée C et ornée du manuscrit De finibus bonorum & malorum avec une décoration de la panse de la lettre avec des motifs géométriques et les couleurs aux tons doux.
Manchette en marge d’un folio du manuscrit De finibus bonorum & malorum de Cicéron, du dernier quart du XVe s. montrant une main qui attire l’attention sur un passage du texte.
PRÉSENTATION DE L'OEUVRE
Orateur et homme politique latin (106-43 av. J.-C.), Cicéron fut en outre un auteur prolifique dont l’œuvre sera abondamment étudiée et commentée au fil des siècles. Fils d’une famille patricienne aisée et cultivée, il reçut une éducation de qualité; il suivit entre autres les leçons de l'épicurien Phèdre et des stoïciens Diodote et Posidonius. Démontrant de grands talents de rhétoriqueur, il entamera une éclatante carrière politique. Élu préteur en -66 puis consul en -64, il rédigera au faîte de sa carrière politique plusieurs de ses chefs-d'œuvre : Catilinaires, Pro Murena, De lege Agraria. À partir de -55, Cicéron présentera dans ses traités de philosophie politique le fruit d'une grande expérience: De oratore (-55), De legibus (-52), De republica (-54-51) en témoignent. Se montrant de plus en plus intéressé par la philosophie, il sera toutefois mêlé à des troubles politiques qui finiront par causer sa chute : en -43, il est assassiné par des soldats de Marc Antoine après avoir pris le parti de son rival Octave (futur empereur Auguste).

Sa philosophie qui prend la forme du dialogue n'est pas de lui, à l'exception des Tusculanes, mais représente plutôt une synthèse de tous les systèmes antiques. Inscrit dans le courant du stoïcisme, il définit une morale rationnelle, un art de vivre plein de sens commun et de sagesse. L’ouvrage qui nous intéresse ici, De finibus bonorum & malorum, illustre bien cette tendance à la mixité des influences. S’inspirant de la philosophie grecque, l’idée du De Finibus est de montrer, comme l’a fait Aristote, à quoi tend la nature humaine lorsqu’elle est livrée à elle-même et d’en trouver les raisons et ainsi de déterminer le bien qui serait capable d’assurer le bonheur à l’homme. Cicéron y disserte autant des idées des épicuriens, des stoïciens et des académiciens que des péripatéticiens. L’écrivain et homme politique aurait écrit cette oeuvre après la mort de sa fille vers 45 av. J.-C., si l’on se fit à ses lettres à Atticus. En juillet de cette même année, la rédaction aurait été terminée et envoyée à Rome pour en faire des copies.

On se trompera de peu en supposant pour le manuscrit YPA224 une origine en Lombardie ou dans les pays voisinants et une date de confection dans les années 1460. Le texte lui-même est étroitement apparenté à celui du manuscrit P (Paris, BnF lat. 6331). En cela, le manuscrit de l’UQAM se comporte comme l’ensemble des copies italiennes du XVe siècle.
DESCRIPTION BIBLIOGRAPHIQUE
Auteur Cicero, Marcus Tullius [Cicéron]

Titre [court] [De finibus bonorum & malorum]

Éditeur/Publication [Provenance géographique et datation: Italie, dans les années 1460.]
Langue Latin.
Page de titre [De finibus bonorum & malorum]

Incipit: « MTVLL Ciceronis AD M. Brutum de finibus bonorum & malorum Liber primus incipit : »
Colophon Explicit: « M.T. Ciceronis Ad M. Brutum de finibus bonorum et malorum Liber V et ultimus explicit feliciter. »
Description [287 p.]; numérotation non contemporaine.
Contenu [p. 1-44] : Liber primus. [p. 45-119] : Liber secundus. [p. 119-165] : Liber tertius. [p. 165-216] : Liber quatuor. [p. 216-283] : Liber quintus. [p. 284-287] : pages de garde blanches.
Gravures/illustrations Lettrines enluminées au début de chacun des livres ([p.1, 45, 119, 165, 216]). Capitales en or ornées d’azur, lilas et vert. Style en torsades de vignes avec feuilles dorées; tiges roses, en rameaux. Certains motifs géométriques dans la panse des lettres D. Style italien, seconde partie du XVe siècle.
Imprimerie Écriture : humanistica rotunda.
Papier 180 x 130 mm. Les filigranes, imparfaitement conservés en raison de rognures, sont néanmoins reconnaissables. Il s’agit d’une fleur à neuf pétales s’insérant dans la série Briquet 6617-6623, dont l’origine lombarde est assez sûre mais dont la diffusion fut plutôt large. Le filigrane du ms. YPA224 se rapproche le plus du Briquet 6617, attesté près de Coire entre 1461-1464.
Notes Provenance: École Normale Jacques Cartier. Ex-libris sur la page de garde précédant la [p. 1] : emblème avec aigle, lion et arbres, barres en diagonal vers le haut à droite, inscription « Comes silva hercules ». Emblème identifié comme appartenant au Comte Ercole Silva, bibliophile de Milan (1756-1840). Au-dessus de cet emblème, titre de l’œuvre « De finibus bonorum et malorum M.T. Ciceronis ad Brutus», inscrit de la même encre noire. : Ex-libris [p. 1] « Servarvi servare meum est Bernardinus de Chrypis.» Verso ([p.2]) : titre de l’œuvre « De finibus bonorum et malorum M.P. Ciceronis ad Brutus». Autre ajout [p. 287], probablement de la même main : « Nulla valet janitorum virrus pareñna quanrum quid agis prodenter agas respice finem Bernardinus de Chrypis sùre de rulfis Hic est concluscò ». 2 pages après la [p. 287], autre ex-libris à ce nom : « Bernardinus de cb. Chrypis » Verso de cette page de garde, de la même main : « O. stulti et tardi ad credendum ». Ex-libris non identifié.

Demi-reliure de cuir vert orné de plantes dorées (dos et coins), plats en carton couvert de papier marbré. Dos : pièce de titre rouge indiquant « M. Ciceronis de finibus bonorum malorum Ms. ». Deux types de pages de garde : parchemin (légèrement plus petit que les autres pages) et papier.

Le manuscrit comporte quelques annotations marginales (gloses et notabilia).
Cote YPA224.

Références bibliographiques spécialisées Ercole Silva.
LIENS ET RÉFÉRENCES GÉNÉRALES
Ouvrages pertinents à consulter:

OLSEN, Birger Munk. La réception de la littérature classique au Moyen Âge (IXe-XIIe siècle) : choix d'articles publiés par des collègues à l'occasion de son soixantième anniversaire. Copenhagen : Museum Tusculanum Press, 1995.

PACKER, Mary N. Porter. Cicero's presentation of Epicurean ethics, a study based primarily on De finibus I and II. New York: [Printed by The Columbia University Press] 1938.

SILVA, Ercole. Catalogo de’ libri della Biblioteca Silva in Cinisello. [Nachdruck des Ausg.] Monza 1811. – Cinisello Balsamo : Centro di Documentazione Storica, c1996.

Sur Cicéron:

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anti/cicero/cicero0.htm

http://perso.wanadoo.fr/sos.philosophie/ciceron.htm

Texte du De finibus en ligne:

http://www.thelatinlibrary.com/cicero/fin.shtml

http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/Ciceron/finibusintro.htm
Rédaction Benjamin Victor et Brenda Dunn-Lardeau.
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